dimanche 22 novembre 2020

Ceux qui restent (los que se quedan) : Alejandro Zambra

Après de nombreux déménagements, il faut une bonne raison aux livres pour rester dans ma bibliothèque. Parfois c'est une (re)lecture à venir. Parfois c'est une trace de ma lecture.

Después de numerosas mudanzas, los libros necesitan un motivo válido para quedarse en mi biblioteca. A veces se trata de una (re)lectura fútura. A veces es una huella de mi lectura.

Bruxelles, 2010
 
La primera mentira que Julio le dijo a Emilia fue que había leído a Marcel Proust. No solía mentir sobre sus lecturas, pero aquella segunda noche, cuando ambos sabían que comenzaban algo, y que ese algo, durara lo que durara, iba a ser importante, aquella noche Julio impostó la voz y fingió intimidad, y dijo que sí, que había leído a Proust, a los diecisiete nños, un verano, en Quintero.
Alejandro Zambra. Bonsái

Le premier mensonge que Julio dit à Emilia fut qu'il avait lu Marcel Proust. Il n'avait pas l'habitude de mentir sur ses lectures mais cette deuxième nuit, alors que, tous les deux, ils savaient qu'ils commençaient quelque chose et que ce quelque chose, quelle que soit sa durée, allait être important, cette nuit Julio ajusta sa voix et feignit l'intimité et il dit que si, il avait lu Proust, à dix-sept ans, un été, à Quintero. 

Alejandro Zambra. Bonsaï.  Traduction libre.


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